Fiche n° 734 : La Brava de Elmore Leonard
Couverture :
Résumé :
l y a de tout dans les hôtels « art déco » de South Miami Beach désertés par les millionnaires : un vieux book excentrique reconverti dans l’hôtellerie ; un vigile abruti qui veut se lancer dans le racket à la protection ; un Cubain qui fauche des voitures dans le noir et fait le gogo boy dans la lumière, en slip léopard ; une vedette de ciné sur le retour qui rejoue dans la vie ses anciens rôles… Et La Brava, ex-agent des services secrets américains, qui n’a pas totalement perdu la main…
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à venir
Mon avis :
Il y a quelques jours, j’ai vu le final de l’excellente série Justified. À l’image du reste de la saison, il croisait western et polar dans une explosion de fusillades, de retournements de situation, de duels, de tirades qui claquent et de personnages cools, vraiment cools. Timothy Oliphant y dégote – enfin – un rôle à la mesure de son talent tandis que Walton Goggins en retrouve un qui ne souffre pas de la comparaison avec celui de Shane dans The Shield. Oui, ce final season confirmait ce que je pressentais : Justified est, avec Glee, la meilleure nouveauté du cru 2009/2010. Enfin bref, une fois le pilote terminé, je me suis dit que j’allais devoir attendre un an – ou neuf mois si l’on chipotte – avant de revoir un épisode de Justified. La loose ! C’est à ce moment que je me suis rappelé que la série était tirée d’un roman. J’ai donc soufflé des mots doux à mon ami google. Grand bien m’en a pris. Une page plus tard, j’avais un roman et un auteur : Fire in the Hole d’Elmore Leonard. Quelques minutes et dizaines de pages plus tard, j’avais une liste de roman et surtout une certitude : à lire les résumés de ces romans, je pensais bien avoir trouvé un nouvel auteur fétiche. Pour en finir avec l’anecdote, j’ai fini par aller fouiner chez un bouquiniste pour mettre la main sur l’un des romans. Jour de chance : je suis reparti avec La Brava.
La Brava, c’est quoi ? La Brava, c’est tout ce qui me plaît dans Justified. C’est d’abord le surnom du héros, un ex-agent des Services secrets reconverti en photographe. De son ancienne profession, il a gardé quelque beaux restes qui ne lui seront pas inutiles. Car La Brava est cool, hyper cool ! A ses côtés, il y a des seconds rôles tout aussi cools – bons comme méchants – comme cette ex-star de cinéma sur la pente descendante, cet ex-bookmaker excentrique et peut-être bien riche ou encore ce cubain, petite frappe le jour, go-go boy la nuit. Avec ces personnages ordinaires et bizarres, Elmore Leonard se rapproche de Jim Thompson à la différence près que là où les romans de Thompson donnent la boule au ventre, ceux de Leonard se révèlent tout ce qu’il y a de plus jouissifs. On n’est pas étonné d’apprendre que Tarantino a adapté l’un de ses romans (Jum Punch sous le titre Jackie Brown) tant la parenté entre les deux œuvres apparaît comme évidente. A la manière du réalisateur américain, Leonard a le chic pour les répliques cultes qui font se prendre le ventre à deux mains et que l’on envie de replacer le lendemain dans une discussion avec ses potes. Morceaux choisis :
- Je ne suis en rogne contre personne.
- Ah ! Oui ? Et pourquoi tu lui as pété le bras ?
- Pas fait exprès. Il l’a levé pour se protéger la tête.
La Brava, c’est enfin un superbe polar qui sent le soleil et la tequila, le portrait d’une Amérique qui peine à se reprendre après les Trentes Glorieuses, la gueule de bois d’une génération habituée à l’argent facile qui tente de survivre à coups de petites arnaques entre amis.
8/10 La Brava, c’est un joli morceau de bravoure dans un polar fun et divertissant où les répliques cultes fusent aussi rapidement que les bastos.
Simatural