Fiche n° 728 : Le Palais Adamantin (Les Rois-dragons 1) de Stephen Deas

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :
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Résumé :

Le Palais Adamantin se dresse au cœur d’un empire né sur les cendres d’un monde autrefois dominé par les dragons. La race des hommes faillit bien disparaître sous les crocs de ces êtres tyranniques, mais ils découvrirent un jour un procédé alchimique grâce auquel ils soumirent leurs prédateurs.
Les terribles créatures de jadis servent aujourd’hui de montures aux chevaliers impériaux et de monnaie d’échange dans le jeu de pouvoir auquel se livrent les grandes maisons aristocratiques. L’empire a prospéré, attirant bien des convoitises, comme celle de cet homme qui rêve de le diriger. Un homme prêt à empoisonner l’empereur comme il a empoisonné son propre père. Un homme prêt à assassiner sa maîtresse et à coucher avec la fille de cette dernière.
Mais, bien qu’il l’ignore encore, des flammes vont lui barrer la route du pouvoir. Un dragon s’est échappé. Or, un dragon insoumis retrouve ses pleines capacités intellectuelles, toute sa fureur... à lui seul, il pourrait bien causer la perte de l’empire.

Et il n’est pas seul.

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Mon avis :
Annoncé comme le nouveau prodige made in Gollancz (l’éditeur anglais qui a découvert, entre autres, Scott Lynch et Joe Abercrombie), Stephen Deas n’a pas convaincu tout le monde. Moi le premier. Peut-être en attendais-je trop ? Peut-être que Stephen Deas n’est pas à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer ? Toujours est-il que la déception est bien le sentiment qui prime une fois refermé Le Palais Adamantin.

Dans la même lignée que Téméraire, Deas imagine une fantasy très « dragonnesque » où les majestueuses créatures, en plus d’être monture de premier choix, se révèle intelligente. Une caractéristique que les hommes ont depuis oubliée, alors qu’ils ont réussi à soumettre les dragons par quelques procédés alchimiques.  Toutefois, le futur s’assombrit lorsqu’un dragon arrive à s’échapper et reprend possession de ces capacités intellectuelles… Dans cette partie qui voit la traque dudit dragon s’illustrent deux mercenaires : Sollos et Kemir. Ces deux cousins tentent de faire leur travail dans un monde qui les dépasse. Leurs discussions sont d’ailleurs l’occasion pour l’auteur de détendre l’atmosphère avec des dialogues plus légers et parfois assez drôles.

Dans la seconde partie, les intrigues de cours, le constat est plus morose. On suit divers personnages au nombre desquels on peut sortir Jehal, un prince manipulateur, machiavélique, avide de pouvoir (son entourage a une grosse tendance à trépasser) qui ambitionne de postuler aux plus hautes responsabilités, Shezira, une reine veuve qui brigue ce même poste, ou encore, Zafir, amante du premier et qui n’entend pas se laisser distancer par ses concurrents. Trois joyeux lurons ? Non pas vraiment.  Car là où Martin avait réussi à donner de l’épaisseur à des personnages assez politiquement ambitieux et semblables (le lecteur n’accrochait certes pas, adulant les uns, vilipendant les autres, mais au moins, il éprouvait de l’attachement pour certains), Deas nous sert des personnages certes complexes, mais froids, terriblement froids, surtout pas attachants ni même marquants. Et même tout le feu caché par les dragons n’arrive pas à réchauffer cette fantasy glaciale – j’ai failli dire sans âme – où les deux parties (la traque et les intrigues de cours donc) ne s’interpénètrent jamais (la faute à une construction maladroite), donnant par là l’impression qu’elles ne sont pas liées.

Au final, on est bien en peine de deviner ce que l’on a aimé ou non dans le Palais Adamantin. Pour en continuer avec les métaphores nulles, il manque l’étincelle, celle qui déclenche la flamme, qu’elle soit inspirée par un personnage, par une intrigue ou par une idée originale. Finalement, on préfère la série Téméraire (cf la critique de Léo avec laquelle je suis en adéquation) qui, malgré ses défauts, arrive à nous distraire et à nous faire ressentir quelque chose, même si cette chose est parfois négative.

6,5/DEAS (Haha !) Dans sa quête perpétuelle de l'antihéro ultime, la fantasy perd de son charme, de sa simplicité et de sympathie. Quand on peine à s’identifier, on peine aussi à accrocher. Voilà ce qu’il manque à ce premier tome des Rois-Dragons, des accroches. À tel point que l’on n’est même pas certain de vouloir jeter un œil à la suite…


Simatural

Publié dans Critiques Fantasy

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