Fiche n° 913 : Premières fois de collectif
Couverture :
Résumé :
Bande dessinée érotique et plus si affinités, » Premières fois » couche sur le papier l’intimité des plaisirs charnels et la découverte de certains jeux sexuels. Une mise à nu, sans fausse pudeur, proposée par une jeune scénariste de talent, Sibylline, entourée d’un casting exceptionnel de dessinateurs de renom !
Charnel, sensuel, brutal, tendre, obsessionnel, solitaire, soft, le sexe recouvre une gamme infinie de premières fois… Dix auteurs illustrent ces premiers instants brûlants.
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Mon avis :
Voilà un très beau livre qu’il faut ranger bien en vue… sur l’étagère du haut !
On pourrait penser qu’il s’agit d’un collectif; il s’agit en fait du livre d’une auteure accompagnée - et servie - par une dizaine de dessinateurs parmi lesquels on trouve Capucine, Olivier Vatine, Cyril Pedrosa, Jérôme d' Aviau, Virginie Augustin, Dominique Bertail, Rica… .
Pour autant, pas de déni de talent ; il est évident que chacun d’entre eux apporte son style, son ambiance, sa mise en scène au service de notre Sybilline. Et du talent reconnaissons qu’il en a et pas qu’un peu : en atteste amplement le trait simple, rapide et sûr d’un Jérôme D’Aviau qui permet un focus et nous donne cette superbe couverture.
Sybilline, auteure de talent donc, nous présente une dizaine de récits érotiques, voire pornographiques - les deux en fait - qui mettront le feu aux joues de beaucoup et le rouge au front de personne. Si graphiquement, on montre les choses sans détour, nous sommes loin de classiques du genre comme Cavell (!), Crepax, Kovacq (pseudo !) ou encore Magnus qui signent des BD « excessives » dessinées par des hommes pour des hommes. Bref si vous cherchez du sexe vous en aurez à merci et vous aurez bien plus. Ces courts récits sont organisés autour de toutes les premières fois de la sexualité, qu'il s'agisse de fantasme, de premier rapport sexuel, de sex-toys, de triolisme, d’échangisme, etc. Sybilline nous propose donc cette vision de premières fois, racontées au féminin de la première personne. Au final, on trouve une vision plus ronde, assumée, bien plus nuancée qu’on ne croit de prime abord. Graphiquement, par des jeux de regards, de mouvements, de postures, les artistes parviennent à donner une réelle profondeur aux personnages dans ces courtes tranches de vie et parachèvent le travail.
Le cocktail est parfaitement réussi ; Sybilline n’invente pas, ne choque pas, elle dévoile …nous sommes à notre époque avec la sexualité très contemporaine que nous connaissons ( ?) et elle nous épargne (merci) le thème de la sexualité électronique pour parler des gens, des genres, d’émotions vraies, candides et fraîches appariées à la sexualité la plus débridée, en public ou dans les alcôves d’aujourd’hui. Elle pose selon moi là un fait avéré de notre époque ; fini les archétypes et amalgames, fini les frontières, fini ces conneries ou être moral, c’est être frigide. La sécheresse de cœur ne va-t-elle pas trop souvent avec celle d’ailleurs ?
Redevenons esthètes et poètes : si je donne quelques préférences, je citerais la combinaison histoires/dessins suivante : « Première fois », « Fantasme », « 1+1 », la très salacissime « S.., oups mais restons-en là, lisez le livre !
Pour ne rien gâcher, sous cette très belle couverture nous avons une belle reliure d’aspect toilée, qui en fait un très bel objet pour un prix très accessible.
9/10 Dans le genre, il n’y a pas photo, je n’hésite pas... Je ne sais pas si ce livre est facile à offrir ( !) mais surtout ne le prêtez pas ! On pourrait en deviner des choses grâce aux pages les plus cornées ! Parce que vous le lirez plus d’une (première) fois. Gardez ça bien à l’esprit : l’auteure est Sybilline, mais ses histoires ne le sont pas tant que ça.
Christophe