Fiche n° 456 : La Porte de Karim Berrouka

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :


Résumé :
Un nain tout de métal bardé errant dans le désert, deux Loups-Garous philosophes – et une légère crise de foi –, trois femmes belles et mystérieuses, une horde de barbares à l’humour barbare et aux manières barbares, vingt-quatre cadavres presque morts et une pénurie d’allumettes...
Et bien sûr, une porte.
Ouverte ou fermée, grattée, toquée ou explosée, de chêne (massif, renforcé de fer forgé) ou de frêle bouleau, elle est le pivot grinçant de ce petit conte férocement dégondé.

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=26717  (avec un autre avis d'Eric)

Mon avis :
Voilà une novella passée un peu inaperçue lors de sa sortie et qui mérite pourtant toute votre attention!
Le personnage principal de ce «petit conte sans philosophie» comme le sous-titre son auteur est une porte. Une porte à laquelle on toque. Une porte que l'on ouvre à contre-coeur. Une porte derrière laquelle se planquent Premier Loup-Garou et Deuxième Loup-Garou (les loups n'ont pas une imagination démesurée quand il s'agit de choisir des prénoms). Une porte autour de laquelle tourne toute une histoire.

Imaginez des personnages tirant à la fois de Don Lope de Villalobos Y Sangrin et de son ami Armand Reynal de Maupertuis (les deux héros de De Capes et de Crocs pour les incultes !). Héros bien malgré eux de la présente histoire, les deux loups philosophes n'ont de cesse de se chamailler à propos de tout et surtout, de rien. Car parler, voyez-vous, est peut-être la seule activité qui ne demande pas trop d'effort lors de la sacro-sainte sieste post-digestive. Ainsi, nos deux loup-garous, personnages ô combien cultivés, raffinés et sophistiqués, usent d'un phrasé qui, à défaut d'être lyrique, pourrait bien être qualifié d'alambiqué, d'ampoulé, de prétentieux voire même de tarabiscoté (!). Premier et Deuxième Loup-Garou habitent donc une petite maison au milieu du désert. Malheureusement pour nos deux compagnons d'infortune, le désert, ce n'est plus ce que c'était ! Et de repoussants malotrus viennent frapper à la porte, parfois à des heures indues. Un crime horrible, passible de la pire des sanctions, celle de la dévoration. Encore faut-il avoir l'énergie nécessaire pour punir les coupables ?

La Porte, c'est souvent drôle, plutôt acerbe, parfois de mauvais goût (qui a dit que c'était négatif ?) et toujours très critique à l'égard de notre société. Cette novella qui s'inspire autant du théâtre que du conte philosophique – le tout avec beaucoup d'humour vous l'aurez compris – se lit avec beaucoup de délice et de gourmandise jusqu'à la fin. 
Et c'est à ce niveau que la bât blesse : la chute n'est pas à la hauteur des pages qui la précédent. On aurait aimé rire à s'en prendre les côtes. Ce n'est malheureusement pas le cas. Cette petite histoire aurait mérité une conclusion toute autre que celle choisie par l'auteur : trop banale, trop normale, à l'opposé de ce qui nous a été proposé plus avant... on peut aimer mais votre serviteur a, quant à lui, été un peu déçu.

7,5/10 Toutefois cette (petite) déception ne doit pas nous faire oublier l'essentiel : Cette novella fait (beaucoup) rire, ce qui n'est pas si courant en fantasy !  Bref, voilà une jolie petite friandise à déguster entre deux banquets plus conséquents !

Simatural

Publié dans Critiques Fantastique

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