Fiche n °172 : Après l'incendie (Batman Deathblow 1)de Brian Azzarello et Lee Barjemo

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :


Résumé : 
Que se passerait-il si Batman, le Chevalier Noir, rencontrait Deathblow, le tueur d'élite de l'armée. Nul ne le saura, voilà près d'une décennie que ce dernier est mort, lors d'une enquête sordide à Gotham. Mais les années ne freinent pas éternellement la justice venue de la nuit...
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=31959

Mon Avis :

Batman Deathblow n'est pas ce qui se fait de plus traditionnel en adaptation du mythique personnage de Bob Kane. En effet, outre le crossover avec le peu connu Deathblow, ce volume présente une intrigue sous un angle différent de bon nombre d'aventures du justicier noir. Exit les vilains aux plans très mis en scène, bienvenue dans une vraie criminalité, sale, morbide, loin de l'univers cartoonesque qui est, il faut le remarquer, celui où Bruce Wayne fait régner l'ordre.

Sec et adulte, ce premier opus d'une série croisée pose d'emblée une question intéressante, assez peu exploitée : Pourquoi Batman s'incarne-t-il sous les trait d'une chauve-souris, animal terrifiant, si ses ennemis sont si loin d'être humains qu'ils ne connaissent pas la peur ?

Évidemment influencé par le cultissime Dark Knight de Miller, le scénario de ce comic, ou plutôt de cette graphic novel, pourrait en frapper plus d'un, peu habitué à ce genre de traque, de jeux d'ombres et ce duel entre violence et passion. On est la en présence de vrais sentiments, humains, de cette lutte intérieur que connaissent les personnages, aussi « super » soient-ils. Ainsi que leurs erreurs, leurs choix et les conséquences du passé.
On retrouve malgré cette sensation de léger déjà-vu l'originalité certaine de l'auteur de 100 Bullets et -digne- successeur d'Alan Moore sur Hellblazer. Azzarello donne libre court à sa passion pour les bastons bien sanglantes, pour les scènes de violences brèves et intenses opposées à des plages de tensions preque douloureuses. Il nous donne une fois de plus une leçon magistrale de « western-moderne », dur et glacial. Et surtout, quelle maîtrise du contrepoint et du changement de temps. Un vrai régal !
Ajoutez à cela des graphismes de son compère régulier Lee Bermejo (non pas Luis... Moi aussi j'y ai cru au début !), au top de sa forme. Chaque planche est foutrement travaillée. On en est même à se demander si elles ne sont pas toutes prévues pour être des couvertures. La patte graphique du jeune dessinateur, sur une palette minimaliste, est tout bonnement géniale.

Vraiment, on sent le tandem au meilleur de leur niveau, et pourtant j'avouerais que je croyais avoir déjà vu beaucoup de leur part...

8,5/10 : Sombre, violent et implacable. Tel était Deathblow. Tel est Batman... Et il en va de même pour cette nouvelle réussite de très haute volée pour le Tandem Azzarello/Bermejo ! 
Un scénario sans concession, un dessin sans pitié, voilà Graphic Novel qui va vous laisser sur le carreau !

Aneria

Publié dans Critiques Comics

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